William James et la fabulation philosophique

DOI : 10.54563/mosaique.1795

Résumés

Si beaucoup de philosophes ont pensé que « les choses racontent une histoire », d’autres non moins nombreux se sont efforcés d’écarter de la philosophie toute narration, reléguée à l’irrationalité supposée du mythe. William James, mais aussi Joseph L. Mankiewicz dans La Comtesse aux pieds nus (The Barefoot Contessa, 1954), se distinguent par l’expérimentation d’une autre voie : l’univers raconte une histoire, mais il s’agit d’une « histoire embrouillée ». Le philosophe Alexander Bain ayant précédemment défini la « croyance » comme la disposition à agir sur la foi d’une idée, il n’y a pas d’idée (ou de concept) qui ne se présente comme un scénario nous appelant puissamment à en être les acteurs. Le conteur n’est alors rien moins que le praticien d’un art dont il se pourrait que notre avenir dépende.

If many philosophers have thought that “things tell a story”, others by no means less numerous have endeavored to remove from philosophy any narrative, relegated to the so-called irrationality of myth. William James, but also Joseph L. Mankiewicz with The Barefoot Contessa (1954), distinguish themselves by experimenting another way: the universe tells a tale, but it is a “tangled tale”. The philosopher Alexander Bain having first defined “belief” as the inclination to act on the strength of an idea, there is no idea (or concept) which does not present itself as a scenario powerfully calling us to be its actors. The storyteller is then nothing less than the practitioner whose art could be one upon which our future depends.

Index

Mots-clés

William James, Joseph L. Mankiewicz, pragmatisme, cinéma, fabulation, narration

Keywords

William James, Joseph L. Mankiewicz, pragmatism, cinema, storytelling, narration

Texte

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Citer cet article

Référence électronique

Thierry Drumm, « William James et la fabulation philosophique », Mosaïque [En ligne], 10 | 2016, mis en ligne le 03 octobre 2016, consulté le 15 mai 2024. URL : http://www.peren-revues.fr/mosaique/1795

Auteur

Thierry Drumm

Thierry Drumm enseigne la philosophie en France et poursuit actuellement une thèse de doctorat sous la direction d’Isabelle Stengers. Il est rattaché au PHI - Centre de recherche en philosophie et membre du GECo (Groupe d’Etudes Constructivistes) à l’Université Libre de Bruxelles. Il s’intéresse à l’image de la pensée chez William James et à la façon dont il est possible d’hériter de la philosophie pragmatiste dans une perspective constructiviste.

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