La Sainte-Victoire de Nico Orengo : l’écrivain face au peintre

DOI : 10.54563/mosaique.2038

Résumés

Une des dernières oliveraies de la Ligurie risque de disparaître, détruite par la spéculation immobilière. Comment sauver cet élément essentiel du paysage ? L’art a-t-il ce pouvoir ? Nico Orengo se pose ces questions dans Gli Spiccioli di Montale. Requiem per un uliveto (La Menue Monnaie de Montale. Requiem pour une oliveraie). Orengo envisage deux solutions : la « solution Picasso », qui consiste à acheter l’oliveraie, mais il n’en a pas les moyens, et la « solution Cézanne » qui consiste à peindre l’oliveraie pour l’immortaliser. Il décide donc de faire une aquarelle. Le livre décrit ses tentatives pour réaliser une aquarelle qui soit à la hauteur de l’art de Cézanne, son modèle. Sur la trame principale du récit s’insèrent plusieurs digressions, dont une qui donne son titre à l’œuvre. Eugenio Montale avait affirmé que Cézanne n’aurait pas donné sa menue monnaie au poète-mendiant Germain Nouveau : Orengo ne croit pas à cette histoire et mène « une enquête » qui démontre qu’elle est fausse. Même s’il n’est pas arrivé à peindre sa propre Sainte-Victoire, Orengo a réussi à la raconter en donnant à l’écriture les vertus de la peinture.

One of the last olive groves in Liguria may disappear because of real-estate speculation. Is it possible to protect the landscape? Can art do so? In Gli spiccioli di Montale. Requiem per un uliveto (Montale’s spare change. Requiem for an olive grove) Italian author Nico Orengo wishes to answer these questions. Orengo imagines two solutions: the “Picasso solution” consists in buying the olive groves, but he is not rich enough; the “Cézanne solution” consists in painting the landscape in order to make it immortal. Orengo chooses the “Cézanne solution” and decides to use watercolors to paint his beloved landscape. The book is the story of both the landscape and the picture-inprogress. In one of Orengo’s digressions rests the origin of the book’s title: Eugenio Montale once said that Cézanne refused to give his spare change to the poet and beggar Germain Nouveau, but Orengo does not believe in Montale’s version and investigates to find out the truth. Eventually, he is unable to paint the olive grove, but he is definitely successful in representing the Ligurian landscape as a storyteller who paints with words.

Index

Mots-clés

Paysage, Orengo, Cézanne, Ligurie, Montale, aquarelle, oliveraie

Keywords

Landscape, Orengo, Cézanne, Liguria, Montale, watercolor, olive grove

Texte

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Citer cet article

Référence électronique

Federica Lorenzi, « La Sainte-Victoire de Nico Orengo : l’écrivain face au peintre », Mosaïque [En ligne], 13 | 2016, mis en ligne le 06 octobre 2016, consulté le 14 mai 2024. URL : http://www.peren-revues.fr/mosaique/2038

Auteur

Federica Lorenzi

Doctorante en études italiennes à l’Université Nice Sophia Antipolis, rattachée au LIRCES (Laboratoire Interdisciplinaire Récits Cultures Et Sociétés), Federica Lorenzi est également lectrice d’italien à la Faculté des Lettres de Nice. Ses recherches sont consacrées à l’œuvre de Nico Orengo (Turin, 1944-2009), l’un des écrivains italiens contemporains les plus originaux. Le thème du paysage est le fil conducteur de son travail, car le paysage ligure est à la fois le protagoniste et l’élément structurant de l’écriture de Nico Orengo. Son approche est fondée sur l’analyse stylistique et linguistique, son objectif étant de montrer comment l’écrivain, par le biais du style et de la langue, parvient à créer un paysage original, personnel, « typé ».

Droits d'auteur

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